Nous pensions que l’aventure débuterait en quittant la France, mais elle a déjà commencé…
Il y a 10 mois tout juste, je lançais pleine d’enthousiasme à Patrice : « Et si on allait voir nous-même comment font les parents et les professionnels ailleurs pour l’éducation et l’inclusion ? » Sa réponse ayant été positive tout de suite, la machine était lancée dans nos têtes : nous allions partir en Europe rencontrer des parents, des professionnels, et des lieux différents. Restait juste à définir :
- Quand
- Comment
- Où
- Avec quel argent
- De quelle manière
- Combien de temps
- 😨…
Heuuu, ça commence à faire beaucoup là non ??
Il a donc fallu commencer par se libérer de certaines « contraintes » pour pouvoir avancer dans ce nouveau projet. D’abord l’emploi salarié (pour moi), puis la maison et tout (ou presque) ce qu’elle contenait (pour nous 4 – mais surtout pour Patrice). Cette première étape, qui s’est achevée fin 2018, pour débuter la vie en camping-car en janvier a été un grand pas en avant (un saut devrais-je dire !). C’est un peu comme si on commençait par le sprint final…
Il nous restait encore 18 mois pour finaliser le projet de voyage, organiser nos étapes, préparer notre vie en camping-car, affiner les supports et trouver des partenaires et soutiens. Du boulot mais plusieurs mois pour s’y préparer, rien d’inquiétant.
Sauf que nous n’avions pas imaginé dans quel nouveau monde nous allions entrer. Une nouvelle communauté s’ouvrait à nous : les familles nomades. C’est une véritable découverte, et quelle découverte merveilleuse de voir que nous ne sommes pas les seuls fous (😉 Yannick de Lamourenvadrouille), que finalement il y a beaucoup d’autres personnes qui font leur part -de colibri- pour changer ce monde, simplement en vivant autrement. Nous sommes tous habités par cette envie de liberté, de découverte, de partage. Nous sommes tous décidés à nous libérer d’un système dans lequel nous ne retrouvons pas les valeurs qui nous portent. Les interviews de familles en France que je commence tout juste sont encore des moments supplémentaires de découvrir des personnes (nomades ou pas) sous un autre aspect, des façons de vivre qui sortent plus ou moins de l’ordinaire, mais qui sont le reflet d’une génération qui se questionne et qui veut faire évoluer sa société vers le respect, en commençant par l’enfant.
Je n’ai pas vu autant de bienveillance, d’ouverture vers la différence, de tolérance envers ceux qui font d’autres choix, depuis que nous avons choisi cette vie. Nous avons fait plus de rencontres en 3 mois que dans les 3 dernières années. Et les amis que nous avions déjà nous accueillent et nous accompagnent dans cette aventure. J’ai parfois l’impression de vivre 3 journées en une seule. C’est épuisant mais tellement passionnant que je n’ai pas envie de m’arrêter…
Cette effervescence quotidienne met mon esprit en ébullition, les projets fusent de partout, tout en étant toujours en lien avec notre vie. Finalement, ce projet n’est pas qu’un projet de voyage, c’est un projet de vie. Ce n’est pas une parenthèse que l’on fait pour reprendre notre vie d’avant à notre retour, c’est un changement de vie global. D’ailleurs, qui sait si nous allons revenir et quand nous reviendrons ? Nous nous laissons cette liberté d’esprit et d’action, pour aujourd’hui et pour demain, cette possibilité de changer nos plans au gré de nos besoins, de nos envies et de nos rencontres. Je réalise que c’est ça le plus important : garder notre liberté d’action et de penser, ne pas vivre sous les contraintes. Nous ne sommes pas encore totalement libérés des contraintes extérieures (travail, école) mais nous y travaillons !
Nous apprenons à vivre libres, car c’est un véritable apprentissage. Ce chemin n’est pas toujours simple, il est aussi fait de compromis et de choses qu’on laisse de côté. Des choix utiles pour vivre l’esprit libre 😊!