« La différence entre un rêve et un projet, c’est une date » Walt Disney
4 mois ce n’est pas grand chose mais c’est suffisant pour changer de vie. Le projet de voyage ayant été adopté, nous avions prévu 1 an et demi pour nous préparer. Mais au bout de 2 mois, Patrice m’a lancé en revenant des toilettes (oui, l’inspiration trouve parfois ses sources dans des lieux et des moments incongrus…) : « pourquoi attendre, si on expérimentait la vie en camping-car dès maintenant ? » L’excitation était à son comble : nous allions lancer la machine, déposer notre préavis et tester la vie nomade. 4 mois nous ont été nécessaires à cette transition, 4 mois pendant lesquels nous sommes passés par plusieurs étapes. Elles sont accessibles à tous, il suffit de se lancer. Voilà les 6 étapes qui ont été indispensables pour nous :
1- S’inspirer
Dès la décision de voyager en tête, nous avons fait des recherches sur les familles nomades existantes, en France à l’année ou en voyage autour du monde pour une période définie, ou pas. Et il y en a beaucoup ! Il existe des blogs, des groupes sur Facebook, des comptes personnels et pages de familles qui partagent leur expérience (vous en trouverez quelques-unes sur notre page familles nomades, je n’ai pas encore eu le temps de mettre toutes celles que nous connaissons mais ça viendra !). Il y a énormément de ressources qui nous ont permis d’en savoir plus sur l’autonomie, la législation, le quotidien, mais surtout le fait que nous ne sommes pas les seuls à prendre cette décision un peu folle. Savoir que c’est faisable, pour nous comme pour les enfants, c’est rassurant et motivant !
2- Choisir la monture
Patrice a commencé à étudier les différents moyens de transport et d’hébergement accessibles pour nous. Nous avons opté pour un camping-car avec capucine, pour avoir notre lit permanent, et avec lits superposés pour les enfants. Notre budget étant limité (moins de 15000€), il a recherché dans l’occasion. Fin novembre, nous avons trouvé celui que nous avons baptisé Coco, un camping-car de 1993 avec capucine mais sans lits superposés. d’autres vivent en roulotte, en bus, en 4×4 avec tente de toit, en vélo, en AirB&B… Il y a énormément de possibilités, et autant de types de voyageurs que de types d’hébergement ! Chacun peut faire son choix selon ses goûts, ses envies, ses priorités…

3- Faire le vide
Une des plus grosse étape et souvent la plus dure pour passer au mode de vie nomade. Pour nous, de manière à ce que tout le nécessaire rentre dans Coco, il a fallu passer par une grande étape de tri. La plupart de nos meubles sont partis en don, via un groupe de troc zéro déchet, dans l’appartement de la fille de Patrice qui emmenageait, en zone de gratuité, chez des amis… Une toute petite partie a été vendue. Pour les vêtements, la vaisselle, les livres et jeux, la plus grande partie a été donnée également par les mêmes réseaux, mais nous avons conservé une partie (vêtements pour les enfants des prochaines saisons, quelques livres et jouets…) sur le terrain qui nous appartient encore pendant quelques mois. Cette étape est celle qui fait le plus peur, mais lorsqu’elle est passée elle libère vraiment, croyez-moi !
4- Estimer la consommation et le budget
En quittant un logement, on se débarasse de certaines charges fixes comme le loyer, les abonnements (eau, gaz, electricité), l’assurance habitation. Mais d’autres charges, plus fluctuantes (gazoil, gaz, lavomatique…) apparaissent. Selon le véhicule choisi, la fréquence des déplacements et les lieux d’arrêts (aires gratuites ou payantes, camping, nature…), les frais ne seront pas les mêmes.
En ce qui nous concerne, notre véhicule (de 1993) fait environ du 11l/100, notre budget gazoil n’est donc pas négligeable. Nous ne faisons que des trajets de moins de 3h à suivre, pour respecter le rythme et les besoins des enfants, comme pour notre confort à tous. Nous faisons aussi le choix de ne pas partir trop loin pour l’instant, déjà parce qu’il y a beaucoup de lieux à vivre autour de nous, mais également car nous n’avons pas encore eu de grande période de vacances (dan l’emploi de Patrice). Cet été nous commencerons à nous aventurer au-delà : direction la Belgique, voir les Pays-Bas (il paraît que ce n’est pas un pays très acceuillant pour les vieux camping-car comme le notre…).
Notre chauffage est au gaz, comme notre cuisine (plaques et four), en hiver nous consommons donc 1 bouteille par semaine. Cela devrait diminuer avec les températures qui augmentent. En électricité, nous avons 2 panneaux solaires pour charger nos appareils et pour les lumières, nous n’avons donc que très rarement besoin de nous brancher (au bout de plusieurs jours sans soleil, ce qui peut arriver en Bretagne). Nous dormons généralement sur des endroits gratuits (aire, parking, nature) mais allons de temps en temps en camping également, pour un budget entre 15 et 100€ par mois (selon les campings, la fréquence et la durée). Un budget que nous avons aussi fait le choix d’ajouter pour les enfants : les activités en intérieur payantes les jours de très mauvais temps (parc de jeux intérieur, piscine…) quand les sorties gratuites ne suffisent plus (ludothèque, médiathèque, écomusée…), pour environ 10 à 50€ par mois.
5- Se tester
Avant de vivre complètement dans notre Coco, il nous semblait important de nous tester sur des périodes courtes. Nous avons donc utilisé tous les week-ends de fin novembre et décembre ainsi que les vacances de Noël pour partir. Cela nous a permis de réduire le matériel à l’essentiel selon la place dont nous disposions, de tester les différents couchages (enfants dans la capucine et nous au fond, 1 enfant sur la dînette et l’autre dans la capucine, pour finalement installer les enfants au fond et nous sur la dînette, la capucine étant trop juste pour 2 adultes…), les possibilités pour se poser, l’autonomie en eau, électricité, etc. Cette période a été essentielle pour nous, pour valider la possibilité de vivre à 4 dans ce petit espace, observer les enfants dans ce nouveau contexte, essayer des endroits où nous garer, etc.
6- Se lancer
Quand le moment est venu, il faut se lancer, laisser la maison, l’adresse, les repères derrière nous pour s’en créer d’autres. En ce qui nous concerne, nous étions vraiment soulagé d’en finir avec cette période de « déménagement », de cloture de contrats, de transition. Nous n’avions pas vraiment de peurs car la période de test nous a rassuré sur le quotidien et le fonctionnement avec Coco pour nous 4. Des adaptations sont toujours nécessaires, mais nous ne regrettons pas notre choix !
Maintenant plus rien de vous retient 😉! Et au pire, rien n’empêche de revenir en arrière si cette vie ne convient pas. Il vaut mieux avoir des remords que des regrets dit-on, n’est-ce pas ?
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