Après 10 mois au Congo, nous avons passé 1 mois en Bretagne cet été avec les enfants (où on m’a rappelé que je n’avais pas publié d’article depuis un moment 😬). Habituellement placée sous le signe du retour (on dit ici entre étrangers « je RENTRE » en France, Italie, ou tout autre pays dont on a la nationalité), cette période ne m’a pas laissée la sensation attendue…
Mon premier chez-moi
Bien sûr, nous sommes « rentrés » en Bretagne. C’est la France, mais une partie bien particulière de la France : c’est la nôtre.
La Bretagne sera toujours pour moi là où je suis née et là où j’ai grandi. C’est dans cette partie du monde que j’ai le plus de souvenirs et d’images, où j’ai vécu au quotidien des moments simples et exceptionnels. C’est dans cette partie du monde que se trouve la plupart de mes amis, ceux avec qui j’ai grandi les 30 dernières années. C’est là que j’y retrouve ma famille proche une à deux fois par an. J’en aime les paysages encore sauvages, les odeurs de la marée, la culture, l’ouverture de ses habitants, l’ambiance de ses fêtes. J’en aime la mer, même si ce n’est pas pour m’y baigner (ça n’a jamais été mon truc), autant en hiver qu’en été (même si la pluie ne me manque pas vraiment). J’y ai mes repères et mes habitudes, même si je n’ai pas toujours vécu au même endroit. C’est un cocon où je me sens chez moi, rassurant parce que je le connais et je sais que j’y ai ma place. Pour moi la Bretagne c’est la base, la source. Ca a été mon lieu de construction et ça restera mon lieu de ressource. La Bretagne sera toujours ma maison et je sais que j’y aurai toujours du monde pour m’y accueillir.


Mon nouveau chez-nous
Il paraît qu’il faut toujours quitter un endroit quand on s’y sent bien, il ne faut pas attendre de ne plus le supporter pour le fuir. C’est un peu ce qu’on a fait. Notre projet familial nous a amené à Pointe-Noire, tout simplement parce que la vie nous a guidé jusque-là, au hasard des rencontres. Ce n’est pas notre pays, notre culture, nos habitudes, mais nous voulions sortir de notre zone de confort donc ça tombait bien😉.
Le Congo j’en aime les gens, leur façon de dire bonjour, leur pudeur, leur capacité à attendre, sur leur stand au bord de la route avec trois bouteilles de cacahuètes ou des poissons au bout des bras, leur énergie au travail et leur nonchalance permanente (oui c’est contradictoire, et alors ?). J’en aime les paysages sauvages et pourtant envahis, les rues vivantes d’un bazar organisé, les bâtiments pas finis mais toujours occupés. J’adore les sons qui sortent de partout et nulle part, les voix et les musiques mélangées, les enfants, les poules et les chiens en liberté. J’aime ce désordre et ces antagonismes. J’aime cette vie permanente où se côtoie tous les âges, les nationalités et les catégories sociales. Expérimenter le fait d’être différent sans pouvoir le cacher est à vivre au moins une fois, et Pointe-Noire est notre lieu idéal tellement les congolais sont accueillants 😊.
Alors oui, on est « rentré » en France, mais au bout d’un mois, j’étais contente de RENTRER chez-moi, après avoir retrouvé ceux que je n’avais pas vu depuis un an. Ma Bretagne est gravée sur ma peau (littéralement puisque je me la suis fait tatouée) et dans mon cœur, mais elle ne me manque pas. Ma vie, notre vie ici, nous plaît et nous avons encore envie d’y faire des expériences et découvrir. En puis pour ne pas être dépaysé, on y rencontre beaucoup de bretons 😜! Pour finir cet article, je vous invite à un petit voyage musical qui berce mes journées depuis mon retour : Kongo du groupe Kolinga, c’est une petite perle !
Merci pour ce beau partage, cousine, kiss à tous.
Manu
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Avec plaisir 😘
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